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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 14:25

Samedi 17 février 2007, le Pape Benoît XVI a effectué une visite au Séminaire romain Majeur à l’occasion de la Fête de la Vierge de la Confiance. Le Saint Père a répondu aux questions de six séminaristes. Extrait.

Question d’un séminariste du diocèse de Rome :

« Très Saint-Père, comment votre vie était-elle organisée au cours de la période de formation au sacerdoce, et quels intérêts cultiviez-vous ? En considérant l'expérience accomplie, quels sont les points cardinaux de la formation au sacerdoce ? »

Réponse du Pape Benoît XVI :

Je pense que notre vie, dans notre séminaire de Freising, était articulée de manière semblable à la vôtre, même si je ne connais pas précisément votre horaire quotidien. On commençait, me semble-t-il, vers 6h30, ou 7h00, par une méditation d'une demi-heure, durant laquelle chacun parlait avec le Seigneur en silence, cherchait à prédisposer son âme à la sainte liturgie. Puis la messe suivait, le petit-déjeuner et, ensuite, dans la matinée, les cours.

Dans l'après-midi, il y avait des séminaires, des moments d'étude, et puis à nouveau la prière commune. Le soir, il y avait ce qu'on appelle les « puncta », c'est-à-dire que le directeur spirituel ou le recteur du séminaire, plusieurs soirs, nous parlaient pour nous aider à trouver le chemin de la méditation, non pas en nous donnant une méditation déjà prête, mais des éléments qui pouvaient aider chacun à personnaliser les paroles du Seigneur qui auraient été l'objet de notre méditation.

Tel était le parcours quotidien ; puis, naturellement, il y avait les grandes fêtes avec une belle liturgie, de la musique... Mais, il me semble, et peut-être reviendrai-je sur cela à la fin, qu'il est très important qu'il y ait une discipline préexistante et ne pas devoir chaque jour, à nouveau, inventer ce qu'il faut faire, comment vivre ; il existe une règle, une discipline qui m'attend déjà et qui m'aide à vivre cette journée de manière organisée.

Maintenant, quant à mes préférences, je suivais naturellement avec attention, dans la mesure du possible, les leçons. Au début, au cours des deux premières années de philosophie, j'ai surtout été fasciné par la figure de saint Augustin, et puis aussi par le courant augustinien médiéval : saint Bonaventure et les grands franciscains, la figure de saint François d’Assise.

Ce qui me fascinait surtout c’était la grande humanité de saint Augustin, qui n'eut pas simplement la possibilité de s'identifier avec l'Eglise, étant catéchumène dès le départ, mais qui dut en revanche lutter spirituellement pour trouver peu à peu l'accès à la Parole de Dieu, à la vie avec Dieu, jusqu'au grand « oui » prononcé à son Eglise. Ce chemin si humain, où nous pouvons voir aujourd'hui aussi comment on commence à entrer en contact avec Dieu, comment toutes les résistances de notre nature doivent être analysées attentivement et doivent ensuite être canalisées pour arriver au grand « oui » au Seigneur. Ainsi, j'ai été conquis par sa théologie très personnelle, présentée en particulier sous forme de prédication. Cela est important, car au début Augustin voulait vivre une vie purement contemplative, écrire d'autres livres de philosophie... mais le Seigneur ne l'a pas voulu, il l'a fait prêtre et évêque et tout le reste de sa vie, de son œuvre, s'est ainsi développé substantiellement dans un dialogue avec un peuple très simple. D'une part, il dut toujours trouver personnellement la signification de l'Ecriture et, de l'autre, tenir compte de la capacité de ces personnes, de leur contexte de vie, et parvenir à un christianisme réaliste et en même temps profond.

Ensuite, l'exégèse était naturellement très importante pour moi : nous avons eu deux exégètes un peu libéraux, mais qui étaient toutefois de grands exégètes, réellement croyants, qui nous ont fascinés. Je peux dire que l'Ecriture Sainte était réellement l'âme de notre étude théologique : nous avons réellement vécu avec l'Ecriture Sainte et appris à l'aimer, à parler avec elle. J'ai déjà parlé de la patrologie, de la rencontre avec les Pères. Notre professeur de dogmatique était aussi une personne alors très célèbre, sa dogmatique était nourrie par les Pères et la liturgie. Un point très central était pour nous la formation liturgique : à cette époque, il n'y avait pas encore de chaire de Liturgie, mais notre professeur de pastorale nous a donné de grands cours de liturgie. A l'époque, il était aussi Recteur du séminaire, ainsi la liturgie vécue et célébrée et la liturgie enseignée et pensée allaient de pair. Avec l'Ecriture Sainte, il s'agissait là des points fondamentaux de notre formation théologique. Je suis toujours reconnaissant de cela au Seigneur, car ensemble ils sont réellement le centre d'une vie sacerdotale.

Un autre intérêt était constitué par la littérature : il était obligatoire de lire Dostoïevski – il était à la mode à l'époque –, puis il y avait les grands français : Claudel, Mauriac, Bernanos, mais aussi la littérature allemande ; il y avait également une édition allemande de Manzoni : à l'époque je ne parlais pas italien. Nous avons ainsi un peu formé, dans ce sens, notre horizon humain. Nous avions également un grand amour pour la musique, ainsi que pour la beauté de la nature de notre terre. Avec ces préférences, ces réalités, sur un chemin souvent difficile, je suis allé de l'avant. Le Seigneur m'a aidé à arriver jusqu'au « oui » du sacerdoce, un « oui » qui m'a accompagné tous les jours de ma vie.


Lire le texte de la réponse du Pape Benoît XVI sur Zenit.org

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