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14 septembre 2006 4 14 /09 /septembre /2006 08:38

Extrait de l'homélie prononcée par le Pape Benoît XVI lors de la prise de possession de sa Chaire au Latran, le samedi 7 mai 2005.

Jésus a tout dit à ses disciples, étant lui-même la Parole vivante de Dieu, et Dieu ne peut pas donner plus que lui-même. En Jésus, Dieu s'est entièrement donné à nous - c'est-à-dire qu'il nous a tout donné. En plus de cela, ou à côté de cela, il ne peut exister aucune autre révélation en mesure de transmettre davantage ou de compléter, de quelque manière que ce soit, la Révélation du Christ. En Lui, dans le Fils, tout nous a été dit, tout nous a été donné.

Mais notre capacité de comprendre est limitée ; c'est pourquoi la mission de l'Esprit est d'introduire l'Eglise de façon toujours nouvelle, de génération en génération, dans la grandeur du mystère du Christ. L'Esprit ne présente rien de différent et de nouveau à côté du Christ ; il n'y a aucune révélation pneumatique à côté de celle du Christ - comme certains le croient -, aucun deuxième niveau de Révélation. Non :  "c'est de mon bien qu'il recevra", dit le Christ dans l'Evangile (Jn 16, 14). Et de même que le Christ dit seulement ce qu'il sent et reçoit du Père, de même l'Esprit Saint est l'interprète du Christ : "C'est de mon bien qu'il recevra". Il ne nous conduit pas dans d'autres lieux, éloignés du Christ, mais il nous conduit toujours davantage dans la lumière du Christ. C'est pourquoi, la révélation chrétienne est, dans le même temps, toujours ancienne et toujours nouvelle. C'est pourquoi tout nous est toujours et déjà donné. Dans le même temps, chaque génération, dans la rencontre infinie avec le Seigneur - rencontre qui a lieu à travers l'Esprit Saint - apprend toujours quelque chose de nouveau (...).

Dans l'Eglise, l'Ecriture Sainte, dont la compréhension s'accroît sous l'inspiration de l'Esprit Saint, et le ministère de l'interprétation authentique, conféré aux apôtres, appartiennent l'une à l'autre de façon indissoluble. Là où l'Ecriture Sainte est détachée de la voix vivante de l'Eglise, elle tombe en proie aux discussions des experts. Tout ce que ces derniers ont à nous dire est certainement important et précieux; le travail des savants est d'une aide appréciable pour pouvoir comprendre ce processus vivant à travers lequel l'Ecriture a grandi et comprendre ainsi sa richesse historique. Mais la science ne peut pas nous fournir à elle seule une interprétation définitive et faisant autorité ; elle n'est pas en mesure de nous donner, dans l'interprétation, la certitude avec laquelle nous pouvons vivre et pour laquelle nous pouvons également mourir. C'est pourquoi, il y a besoin d'un mandat plus grand, qui ne peut pas naître uniquement des capacités humaines. C'est pourquoi il y a besoin de la voix de l'Eglise vivante, de cette Eglise confiée à Pierre et au collège des apôtres jusqu'à la fin des temps.

Cette autorité d'enseignement effraie un grand nombre d'hommes à l'intérieur et à l'extérieur de l'Eglise. Ils se demandent si celle-ci ne menace pas la liberté de conscience, si elle n'est pas une présomption s'opposant à la liberté de pensée. Il n'en est pas ainsi. Le pouvoir conféré par le Christ à Pierre et à ses successeurs est, au sens absolu, un mandat pour servir. L'autorité d'enseigner, dans l'Eglise, comporte un engagement au service de l'obéissance à la foi. Le Pape n'est pas un souverain absolu, dont la pensée et la volonté font loi. Au contraire :  le ministère du Pape est la garantie de l'obéissance envers le Christ et envers Sa Parole. Il ne doit pas proclamer ses propres idées, mais se soumettre constamment, ainsi que l'Eglise, à l'obéissance envers la Parole de Dieu, face à toutes les tentatives d'adaptation et d'appauvrissement, ainsi que face à tout opportunisme.

C'est ce que fit le Pape Jean-Paul II lorsque, face à toutes les tentatives, apparemment bienveillantes envers l'homme, face aux interprétations erronées de la liberté, il souligna de manière catégorique l'inviolabilité de l'être humain, l'inviolabilité de la vie humaine de sa conception jusqu'à sa mort naturelle. La liberté de tuer n'est pas une véritable liberté, mais une tyrannie qui réduit l'être humain en esclavage.

Le Pape est conscient d'être, dans ses grandes décisions, lié à la grande communauté de foi de tous les temps, aux interprétations faisant autorité qui sont apparues le long du chemin du pèlerinage de l'Eglise. Ainsi son pouvoir ne se trouve pas "au-dessus", mais il est au service de la Parole de Dieu, et c'est sur lui que repose la responsabilité de faire en sorte que cette Parole continue à rester présente dans sa grandeur et à retentir dans sa pureté, de façon à ce qu'elle ne soit pas rendue vaine par les changements continuels des modes.


Lire le texte intégral de l'homélie - Voir l'archive vidéo de la visite du Pape Benoît XVI à la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs le 25 avril 2005

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