Cher ami lecteur,
Nous méditions dans notre précédent article du 1er janvier sur les résolutions que nous essayons de prendre à chaque début d’année. Je voudrais aujourd’hui vous inviter à vous rendre attentif à ce que « l’Esprit dit aux Eglises » : à quel changement nous invite le Seigneur Lui-même en ce début d’année 2006 ?
J’ai été frappé pour ma part de l’étonnante conjonction de deux messages distincts reçus le 25 décembre dernier, je jour de Noël.
Le premier message est celui du Pape Benoît XVI, tiré de son homélie de Noël. Le Pape s’interrogeait sur le sens du chant de la troupe céleste dont les bergers ont été les témoins émerveillés : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, chantaient les Anges de Dieu, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ».
« Autrefois on lisait : «...aux hommes de bonne volonté» ; dans la nouvelle traduction, on dit : «...aux hommes, qu’il aime». Que signifie ce changement? La bonne volonté ne compte-t-elle plus? Posons mieux la question : qui sont les hommes que Dieu aime et pourquoi les aime-t-il? Dieu est-il partial? Aime-t-il seulement des personnes déterminées et abandonne-t-il les autres à elles-mêmes?
« L’Évangile répond à ces questions en nous présentant quelques personnes particulières aimées de Dieu. Ce sont des personnes précises – Marie, Joseph, Élisabeth, Zacharie, Siméon, Anne, etc. Mais il y a aussi deux groupes de personnes : les bergers et les sages de l’Orient, ceux qu’on appelle les rois mages.
« Arrêtons-nous en cette nuit sur les bergers. Quelle sorte d’hommes sont-ils? Dans leurs milieux, les bergers étaient méprisés ; ils étaient considérés comme peu fiables et, au tribunal, ils n’étaient pas admis comme témoins. Mais qui étaient-ils en réalité? Ils n’étaient certainement pas de grands saints, si par ce terme nous entendons des personnes de vertu héroïque. C’étaient des âmes simples.
« L’Évangile met en lumière une caractéristique qui, par la suite, dans les paroles de Jésus, aura un rôle important : c’étaient des veilleurs. Cela vaut avant tout dans le sens extérieur: de nuit, ils veillaient auprès de leurs moutons. Mais cela vaut aussi dans un sens plus profond : ils étaient disponibles à la parole de Dieu. Leur vie n’était pas fermée sur elle-même; leur cœur était ouvert. D’une certaine façon, au plus profond, ils L’attendaient. Leur vigilance était disponibilité – disponibilité à écouter, disponibilité à se mettre en route ; elle était une attente de la lumière qui leur indiquerait le chemin. C’est cela qui intéresse Dieu.
« Dieu aime tous les hommes parce que tous sont ses créatures. Mais certaines personnes ont fermé leur âme ; son amour ne trouve aucun accès auprès d’eux. Ils croient qu’ils n’ont pas besoin de Dieu; ils ne le veulent pas.
« D’autres, qui peut-être moralement sont aussi pauvres et pécheurs, souffrent au moins de cela. Ils attendent Dieu. Ils savent qu’ils ont besoin de sa bonté, même s’ils n’en ont pas une idée précise. Dans leur cœur ouvert à l’attente, la lumière de Dieu peut entrer et, avec elle, sa paix. Dieu cherche des personnes qui apportent sa paix et qui la communiquent. Demandons-lui de faire en sorte qu’il ne trouve pas notre cœur fermé. Faisons en sorte de pouvoir devenir des porteurs actifs de sa paix – précisément dans notre temps. »
Le second message reçu ce 25 décembre vient de la Paroisse de Medjugorje, en Bosnie-Herzégovine. Là, la Vierge Marie a délivré à Jacov le message suivant, dont le lien de parenté avec l'extrait que nous venons de lire de l’homélie du Pape Benoît XVI est remarquable :
"Chers enfants, aujourd'hui, avec Jésus dans les bras, je vous appelle d'une manière particulière à la conversion. Enfants, à travers tout ce temps où Dieu m'a permis d'être avec vous, je vous ai continuellement appelés à la conversion. Beaucoup de vos coeurs sont restés fermés. Petits enfants, Jésus est paix, amour, joie, et c'est pourquoi maintenant, décidez-vous pour Jésus. Commencez à prier. Priez-le pour le don de la conversion. Petits enfants, c'est seulement avec Jésus que vous pouvez avoir la paix, la joie et le coeur rempli d'amour. Petits enfants, je vous aime. Je suis votre Mère et je vous donne ma bénédiction maternelle."
Voilà bien un message qu’il faudrait prendre le temps de ruminer et méditer. La Vierge Marie nous invite à la conversion. Notons que ce message s’adresse à tous, et pas seulement aux non-croyants. La Vierge déplore que « beaucoup de cœurs sont restés fermés ». Est-ce que mon cœur à moi est ainsi fermé ?
En ce jour de la fête de la nativité de son Fils, la Mère de Dieu donne le divin remède à notre fermeture du cœur, à travers ces trois recommandations qui pourraient nous accompagner tout au long de cette année 2006 comme autant de résolutions :
- Décidez-vous pour Jésus (devenons des « veilleurs », comme les bergers de Bethléem)
- Commencez à prier (soyons disponibles à la parole de Dieu, tournons-nous vers Lui, attendons le, mettons-nous en route)
- Priez Dieu pour le don de la conversion (Demandons au Seigneur de faire en sorte qu’il ne trouve pas notre cœur fermé).
« Au début d’une nouvelle année, nous sommes comme invités [par la Très Sainte Vierge] à nous mettre à son école, à l’école de la fidèle disciple du Seigneur, pour apprendre d’Elle et accueillir dans la foi et dans la prière le salut que Dieu veut offrir à ceux qui ont confiance en son amour miséricordieux. » (Homélie du Pape Benoît XVI le 1er janvier 2006).